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Histoire Dellys


Histoire de l'Ecole



je vous remercie de m'avoir donné des nouvelles de la "Quille" chère à tous les Anciens de cette ENP à laquelle nous sommes restés très attachés. Dois-je vous dire mon émotion? Pour ce qui concerne les questions que vous me posez il m'est possible de vous donner les précisions suivantes (ceci est officiel car il s'agit d'un extrait des documents publiés quelques années plus tard par mon supérieur hiérarchique direct, adjoint au Recteur de l'Académie d'Alger, Gabriel Carayon, Inspecteur Principal de l'Enseignement technique, alors "patron" des enseignements technique et professionnel en Algérie...). Je cite:

" ...le 14 avril 1962 à 7 heures 15, Monsieur Lévy, Directeur de l'ENP de Dellys téléphone à mon domicile...

L'ENP a été pastiquée dans la nuit. Le bloc des classes a été démoli. Aux dortoirs où se trouvaient les élèves, les fenêtres ont souffert. Il y a des débris de verre sur les lits mais il n'y a pas d'élèves blessés. Il est impossible d'assurer les cours. Il sollicite des instructions...." (suit la relation de tous les contacts avec les autorités académiques et administratives qui conduiront au Délégué Général Christian Fouchet, dernier représentant de la France en Algérie, devenu plus tard Ministre de l'Éducation Nationale...) .

L'explosion s'est donc produite le 14 avril à deux heures du matin !

J'ai été heureux de pouvoir vous donner ces renseignements. Certes, beaucoup de souvenirs restent encore attachés à cette année "terrible" ... mais, pour les raconter tout un livre ne suffirait pas !





j'ai lu avec le plus grand intérêt la relation des évènements qui vous a été faite par vos camarades qui ont aussi vécu les moments difficiles qui ont jalonné les derniers mois de fonctionnement de notre ENP. Ce qu'ils ont écrit est exact et leurs témoignages sont précieux. J'ajouterai, pour ma part, quelques précisions:

- la décision de ne pas mettre en route les élèves du Constantinois fut une précaution ultime pour préserver leur sécurité (décision prise en concertation avec les autorités académiques compte tenu des informations préoccupantes dont nous disposions).

- il est exact que nous avons alors reçu la visite du préfet qui, par le fait même qu'il ne souhaitait pas une évacuation de l'école pour des raisons qu'il ne m'appartient pas de juger, m'a posé un certain nombre de problèmes qu'il n'a pas été facile de solutionner et qui n'ont pu être résolus que par une intervention du Recteur et du Délégué général confirmant les instructions qu'ils m'avaient données...

- il y a eu, en effet ,des difficultés pour l'organisation des examens de fin d'année, difficultés liées à la situation de fait qui s'était établie, conséquence de l'absence de nombreux élèves et de la prise de position de certains enseignants mais.... ceci relève de la "petite histoire" car, rentré en France, le Ministère de l'Éducation Nationale m'ayant demandé de lui fournir la liste des élèves qui devaient obtenir le diplôme, cette liste lui a été fournie et la situation de la presque totalité des élèves de la promotion sortante a pu être ainsi préservée: ils avaient obtenu leur diplôme même sans avoir subi l'examen final.....

Avec mes sentiments particulièrement cordiaux .

Paul Lèvy - Inspecteur Principal honoraire de l'Enseignement Technique,Officier de la Légion d'honneur, dernier Directeur de l'ENP de Dellys....

Amicale des Anciens Elèves de l'Ecole de Dellys:Les Sirènes Bât.B, 330 Rue Albert Piault, 83130 LA GARDE...